Immobilier : la confiance des Français est en berne, le pessimisme l’emporte

L’étude Ifop réalisée pour Cafpi au mois d’octobre confirme la baisse sensible de confiance des Français dans le marché de l’immobilier. La première des raisons en reste les prix des logements, bien trop élevés. Désormais seulement 30% des 25 à 65 ans envisagent d’acquérir une résidence principale au cours des cinq prochaines années (-4 points par rapport à mars 2018).

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Accession à la propriété : entre pessimisme et résilience

« Cette baisse de la confiance provient d’un moral en berne sur la situation économique et une réduction du pouvoir d’achat. D’ailleurs, le mouvement des Gilets jaunes s’est cristallisé sur cette situation », souligne Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi.

Pessimisme en hausse

La part des Français âgés de 25 à 65 ans se montrant pessimistes sur la situation économique diminuait, passant de 65% en juin 2016 à 43% en mars 2018. Elle enregistre un rebond spectaculaire pour s’établir à 51% (+8 pts) en septembre 2018. En conséquence, le moral général des 25-65 ans tend à se détériorer. Si la proportion de Français qui considère que son état d’esprit n’a pas changé en un an est resté stable entre mars et septembre (53%, -2 points), près du tiers des personnes interrogées affirme que leur état d’esprit est pire qu’il y a un an (34%, +9 points), quand seulement 13% jugent que leur moral s’est amélioré (-7 points).

Un désir de devenir propriétaire en baisse…

L’étude IFOP révèle également que l’intention de devenir propriétaire diminue. « Désormais 30% des 25 à 65 ans envisagent d’acquérir une résidence principale au cours des cinq prochaines années (-4 points par rapport à mars 2018) », indique Philippe Taboret. Les intentions de devenir propriétaire d’une résidence secondaire et d’un bien immobilier locatif diminuent légèrement respectivement de -1% et -2 %. Au global, 40% des 25 à 65 ans ont l’intention d’acquérir au moins un bien immobilier dans les cinq prochaines années.

Mais encore très prégnant chez les primo-accédants

En dépit d’une entrée récente sur le marché du travail et d’une situation familiale qui n’est pas encore pérenne pour beaucoup d’entre eux, une majorité des 25-34 ans (55%) affirme son intention de devenir propriétaire d’une résidence principale. Les deux principales motivations les plus citées, loin devant les autres sont « le fait de ne plus payer de loyer » (47%) et « avoir le sentiment d’être chez vous et de pouvoir faire ce que vous voulez » (44%). Parallèlement, les plus âgés (50-65 ans) se projettent plus dans l’avenir, 35% citant « disposer d’un bien à transmettre à vos enfants » et 31% citent « préparer votre retraite ».

Des prix de l’immobilier trop élevés

Si les deux freins les plus cités sont liés à l’immobilier : « Le prix de l’immobilier » (56%) et les frais liés à l’acquisition » (36%) étant jugés trop élevés, les dimensions d’ordre économique plus générales : « la difficulté de trouver un financement auprès d’une banque » et « le manque de confiance en l’avenir » sont moins mises en avant qu’en 2016 (baisse de 7%). « On le voit, l’envie de devenir propriétaire reste importante chez les primo-accédants. Mais les freins, notamment concernant le pouvoir d’achat, le sont également. En cas de conjoncture économique vraiment difficile, un risque de retournement du marché pourrait apparaître », ajoute Philippe Taboret.

Afin de minimiser ce risque, il faut prendre des mesures permettant de redonner du pouvoir d’achat aux Français. « L’accession à la propriété est l’un des moyens de redonner confiance aux Français. Dans ce cadre, la remise en place de certaines aides, telles que les APL Accession, influerait directement sur le pouvoir d’achat immobilier des primo-accédants les plus fragiles. Il appartient au gouvernement de réagir. », Conclut-il.

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